C'est à partir de 1942 que la guerre menée par Hitler devient totale et nécessite une réorganisation complète de l'économie Allemande pour faire tourner les usines sans discontinuité. Le besoin de main d'oeuvre devient primordial et c'est d'abord en Pologne et en Russie que l'armée Allemande trouve cette source de main d'oeuvre, très vite renforcée par les Tchèques. A partir de 1941, une forme de travail obligatoire pour l'armée Allemande est mise en place en Norvège.

Dès 1942, l'Allemagne nazie commence à mettre en place un service de travail obligatoire en Belgique et en France. Dans un premier temps, les nazies imposent à la France de lui fournir la plus grande partie de sa production industrielle et agricole puis lui réclament ensuite une force de travail composée d'ouvriers qualifiés. Ce sont d'abord des prisonniers de guerre et des volontaire séduits par la propagande allemande, offrants salaire et nourriture, qui alimenteront cette main d'oeuvre. Des cartes de rationnement alimentaire sont alors mises en place en France qui connait alors de difficiles restrictions alimentaires. A partir de juin 1942, le gouvernement de Vichy, avec Pierre Laval, prévoit d'envoyer en Allemagne, à la demande de Fritz Sauckel, 350 000 travailleurs recrutés de gré ou de force pour la "Relève" consistant en la libération d'un prisonnier de guerre contre 3 volontaires pour travailler dans les usines Allemandes.

Cet échange de volontaires contre des prisonniers se fait dans des proportions inférieures à celles initialement prévues, obligeant l'Allemagne à recenser tous les travailleurs Français et à fermer les usines les moins rentables en France pour libérer de la main d'oeuvre afin d'alimenter la machine de guerre Allemande. Dès la fin de l'année 1942, le gouvernement de Vichy instaure un service de travail obligatoire permettant d'envoyer en Allemagne tous les ouvriers Français qui ne travaillent pas directement pour l'Allemagne. C'est le 16 février 1943 qu'une loi impose officiellement le Service du Travail Obligatoire (STO). Cette loi permettra à la France de Vichy d'envoyer de force en Allemagne tous les jeunes ayant entre 20 à 22 ans, poussant un grand nombre d'entre eux à rejoindre les maquis.

Avec 220 000 travailleurs réclamés par Fritz Sauckel en juin 1943, 500 000 réclamés en août de la même année puis par la suite 1 000 000 de travailleurs réclamés, la France sera le pays qui aura fourni la plus importante contribution à l'Allemagne nazie avec finalement près de 3 millions de personnes employées à faire tourner la machine de guerre Allemande. A la Libération, les travailleurs réquisitionnées pour le STO seront reconnus comme des déportés du travail.